Tout d’abord, le feutre à alcool est une catégorie de feutres à l’origine réservée à l’activité professionnelle du dessin, de la communication et de la publicité. Le feutre répondait à une demande de colorisation rapide, efficace dans un contexte de création : pub, story-boarding, recherche d’ambiance, logos, design d’objets, mode. A présent, il s’utilise aussi dans le domaine du manga et de la BD.

Il se présente sous la forme d’une gaine de plastique cylindrique dans laquelle on insère la mèche qui contient l’encre. Les deux extrémités sont fermées par des pointes de différentes formes. Les pointes peuvent être: rondes, fines, pinceau, larges, biseautées.

Concrètement

Dans le corps du feutre à alcool, l’encre à base d’éthanol s’évapore rapidement. Une fois sèche, la couleur de ces feutres devient indélébile. La transparence de l’encre permet des superpositions de tons très facilement à condition de travailler sur des surfaces blanches lisses.

Il existe plusieurs marques mais celle que j’utilise est Winsor et Newton, les Promarker

Sur un papier Layout, le feutre glisse sur la surface sans accrochage. L’encre reste légèrement en suspension en raison de la barrière anti-solvant sur le verso de la feuille, ce qui permet de travailler dans le frais quelques secondes de plus que sur un bristol. On peut superposer les couleurs facilement, sans altérer la couche inférieure. Ce papier spécifique est préconisé afin d’augmenter la durée de vie des feutres. Ce papier peut être plus ou moins épais. Son grain très fin permet à la mine de glisser sans accro.

Les feutres à alcool permettent plusieurs techniques de coloriage : la transparence, la superposition de couche, le mélange des couleurs, etc. 

Voici un petit éventail des possibilités :

• La superposition de traits de même couleur permet d’obtenir un ton plus foncé à chaque passage.
• La superposition de deux couleurs permet de créer une troisième couleur en se mélangeant.
• L’application d’une seconde couleur sur la première qui n’est pas sèche permet de fusionner les deux couleurs.
• Si les deux couleurs sont claires le mélange est satisfaisant, si l’une des couleurs est plus foncée, la couleur claire ne ressortira pas.
• Les détails et contours peuvent être faits avec un stylo à base d’eau pour ne pas baver.

Papiers et feutres

• Un papier inadapté au feutre : les papiers à grain ou épais sont à proscrire. Non seulement ils boivent l’encre mais ils abiment la pointe.
• Un travail à même sur l’esquisse au crayon : Pour un travail aux feutres à alcool en général, il faut séparer l’esquisse de la colorisation. Les particules de graphite viennent boucher la pointe et donc l’abîment. De toute façon, il suffit de regarder à quel point bave le graphite dès qu’on passe un feutre de couleur claire.
• Un trait au stylo-feutre non adapté au feutre à alcool : attention au stylo noir qui sert de contour !! Il faut des stylos spéciaux qui résistent à l’alcool sinon tout va baver et tout sera à recommencer. Autre solution: appliquer le feutre de contour en dernier sur le dessin ! (personnellement c’est cette deuxième technique que j’utilise)

Encadrement

• Exposer un travail au feutre à alcool à la lumière. Le feutre à alcool subit une forte décoloration face aux rayons U.V. Ceci est dû à la faible solidité des colorants ajoutés à la base alcool. Il est donc important de conserver ses travaux à l’abri de la lumière (book, classeur) ou de ne pas les exposer en direct avec le soleil. Pour l’encadrement, il est recommandé de faire encadrer avec un verre anti-UV (c’est plus cher qu’un verre classique). Astuces : si votre dessin le permet, acheter un cadre classique et ne changer que le verre.